Mémoire
L’ANGVC porte depuis plusieurs années un projet mémoire structurant, fondé sur la conviction qu’une partie de l’antitsiganisme repose sur une méconnaissance historique profonde des persécutions subies par les Gens du voyage, notamment durant la Seconde Guerre mondiale.Entre 1940 et 1946, une organisation étatique de l’internement a concerné des milliers de familles Sinti, Rroms, Manouches, Gitans ou Yéniches en France. Pourtant, ces faits restentlargement ignorés, tant dans les institutions que dans les manuels scolaires. L’ANGVC considère que la reconnaissance de ces mémoires, tout comme celle des mémoires militantes, économiques ou culturelles des Voyageurs, est un levier fondamental de lutte contre les discriminations.
Trois axes structurants du projet :
Soutenir ou créer des projets locaux :
Participation à des commémorations existantes : Jargeau, Montreuil-Bellay, Saliers,Moisdon-la-Rivière, Rivesaltes.
Création de nouvelles commémorations à Crest (Drôme), Rennes (Ille-et-Vilaine) et Plénée-Jugon (Ille-et-Vilaine).
Objectif : que chaque lieu d’internement ou de mémoire donne lieu à un moment de reconnaissance.
Interpeller les pouvoirs publics :
Participation active à la Commission nationale consultative des Gens du voyage, notamment au groupe mémoire consacré à Montreuil-Bellay.
Membre du comité de pilotage local du futur mémorial annoncé par la Première ministre en janvier 2023, qui verra le jour en 2026.
Organisation des Assises nationales de la mémoire en 2024 avec le Mémorial de Rivesaltes, l’ODCI et le Mémorial des Nomades de France.
Produire des outils pédagogiques à l’échelle nationale :
En 2024, lancement d’un travail documentaire pour la création d’un carnet pédagogique destiné aux enseignants (projet déposé auprès de la DILCRAH).
Intervention en milieu scolaire en partenariat avec l’académie d’Arles : projets à venir à Bordeaux et Dijon.
Contribution à plusieurs formations d’enseignants dans les académies de Versailles, Créteil, Lyon, pour sensibiliser aux enjeux de scolarisation, d’habitat et de discrimination.
Plaidoyer international sur la mémoire et la reconnaissance du génocide, notamment à l’Université de Cracovie et au Musée d’Auschwitz-Birkenau (août 2024), dans le cadre de la commémoration du génocide des Roms et Sinti d’Europe.
Une approche vivante et engagée de la culture des Voyageurs
L’ANGVC conçoit les cultures des Voyageurs comme vivantes, plurielles et en mouvement, bien au-delà des clichés folklorisants. Elle valorise leurs apports sociaux, économiques, artistiques et politiques dans la société française.
Cette approche s’illustre notamment par :
Le commissariat artistique de l’exposition “Le Camp des Familles” au Mémorial de Rivesaltes (mars 2024 – février 2025), mêlant archives historiques et création contemporaine ;
La participation à l’exposition “Barvalo” au MUCEM ;
Des interventions régulières dans des festivals, musées, centres d’art, salons du livre, événements militants partout en France.
Une mémoire tournée vers l’avenir
L’ANGVC défend une transmission active de ces mémoires, et souhaite les intégrer pleinement dans le récit national. Elle soutient également une vision de l’éducation qui permette aux jeunes Voyageurs de maintenir leur mode de vie tout en accédant pleinement à leurs droits.
Enfin, une proposition forte a été formulée par le Conseil d’administration : l’organisation en 2026 d’un voyage mémoriel pour les jeunes, en France ou en Europe, en partenariat avec la DILCRAH. Cette action ambitieuse permettrait d’ancrer les récits familiaux dans une expérience collective, et d’assurer la transmission d’une mémoire encore trop peu reconnue. La disparition progressive des derniers témoins rend cette action d’autant plus urgente.
Nos actions mémorielles en 2024
